avant toute chose...

CHARTE DU BLOG

La survie d'un enseignant est compliquée, surtout quand celui-ci est un petit renard contractuel perdu dans des poulaillers divers plein...

mercredi 26 juillet 2017

Très important : "vacances" de prof ?

Vous, les copains et copines profs, vous sentez que vous avez des vacances ?

J'essaye de couper avec le boulot, mais c'est chaud : j'en suis à 350 € de dépenses de choses pour mes futurs élèves (je vais des jeux de société, toute sorte de bidule de chez Décathlon / Truffaut, des dés de jeux de rôles) et j'enregistre des trucs intéressants dans mes parcours... pour les élèves.

Il faut que j'arrête ! Chez vous c'est comment ?

En tout cas, profitez bien ! Il faut qu'on demande une prime "fournitures extra des vacances pour nos élèves" 😂

dimanche 16 juillet 2017

Histoire de contractuel : «tout est précarité»

Dans cette publication j'évoquerai la diversité de parcours d'entrée dans les métiers d'enseignement en France du point de vue d'un enseignant contractuel et quelques récits annexes à l'appui.

A. Elle vient du Guyana, la maîtresse d'école.
B. Et les professeurs des écoles ?
C. Souvent des problèmes avec des diplômes.
D. Pour conclure : je vous tire mon chapeau !


A. Elle vient du Guyana, la maîtresse d'école.

La toute première institutrice que j'ai connu en France était une guyanienne (ne pas confondre avec guyanaise). À ce moment-là, comme dans ma tête il n'était même pas question que je me projette dans ce métier, (je l'ai toujours convoité, mais pour moi c'était un métier beaucoup trop difficile pour un abruti comme moi), l'idée d'une professeur des écoles allophone me paraissait tout à fait banal.

Avec mon évolution dans le métier (j'étais alors contractuel dans le secondaire), j'ai pu constater que la plupart des collègues allophones (même ceux à vocation PE) se cantonnaient aux choix évidents : enseigner sa langue maternelle (si celle-ci était dans les langues enseignées par l'EN) ou bien choisir une matière chiante et pour laquelle personne n'est assez timbré pour passer le concours (les maths).

Des ingénieurs colombiens professeurs d'espagnol, des juristes jamaïcains professeurs d'anglais, le petit chinois professeur de mathématiques... voilà "eux"," les autres", les contractuels que j'ai rencontré à mes débuts.

B. Et les professeurs des écoles ?

Quand j'ai eu assez de courage et de recul pour passer professeur des écoles, les collègues contractuels changeaient de profil également... à part la collègue guyanienne, puis quelques maghrébins francophiles et une japonaise, la part d'allophones était bien réduite dans les rangs des professeurs des écoles que je rencontrais.

Une autre chose qui m'a interpellé aussi c'est la différence des parcours.

Je n'étais plus dans un milieu de grands diplômés étrangers, mais plutôt aux côtés de Madame et Monsieur Lambda.

L'intérêt particulier de toutes ces personnes que j'ai rencontrées n'était plus les histoires d'exil, les grandes études dans des universités et centres de formation aussi éloignés que variés, mais des histoires de vie. L'une plus impressionnante, émotionnelle et touchante que la dernière...

C. Souvent des problèmes avec des diplômes.

Parmi les collègues contractuels professeurs des écoles que j'ai connu, très peu avaient les diplômes requis pour le concours externe (un BAC+5). La plupart d'entre-eux a fait ce que la grosse majorité des personnes normales en France fait : une formation niveau BAC ou post-BAC professionnalisante, puis des débuts d'une carrière et la remise en question.

Ce moment de rupture semble venir, pour la plupart, en même temps que la maternité-paternité (la prise en conscience d'un besoin de fonder famille) ou d'un échec cuisant dans leurs vies professionnelles.

(Je pense au cas d'une cadre commercial devenue professeur des écoles en maternelle. Cette femme s'était rendue compte au bout de plusieurs années que vivre renfermée dans une voiture à arpenter les auto-routes de France métropolitaine était plus une histoire de simple survie et conscience professionnelle qu'un projet de vie. Elle en était malheureuse. Devenir professeur des écoles lui a carrément sauvé sa vie).

Voilà donc qui sont les professeurs des écoles contractuels : moins diplômés, moins susceptibles d'avoir un tapis rouge devant eux... mais ces personnes qui ont  souvent un certain âge, ont parfois beaucoup d'humilité et même une enviable capacité de prendre du recul et de la hauteur. Sans parler d'une polyvalence délicieusement imprévisible !

D. Pour conclure : je vous tire mon chapeau !

Lors de l'autre post (où je "démonte" sans aucune éthique quelques caricatures des PE, surtout de la cabale du privé), je n'ai même pas pensé à la grande masse de contractuels là-dedans car leurs profils sont aussi hétérogènes que leurs parcours. Je n'arrive pas à trouver des cases pour les mettre dedans.

Oui, vous remarquerez que j'ai tendance à respecter beaucoup plus la Parole derrière une histoire de vie qu'un tampon sur un papier ou la validation d'un concours public face à un jury de trois personnes qui ne sera jamais capable de faire le tour de quelqu'un...

Ces contractuels se sont aperçus que de s'occuper d'autres êtres humains est tout aussi difficile face à un qu'à trente.

Ces contractuels, dans sa grande majorité, sont prêts et ont envie de se former et donner le meilleur qu'ils ont pour ne pas décevoir ou donner un enseignement lacunaire aux enfants...

J'écris ce post en tant que contractuel moi-même, parce qu'en ayant vu et entendu les différences de discours et d'attitude de quelqu'un qui "sort d'école et devient statutaire" et ceux de quelqu'un qui a fait le tour de la question avant d'oser être professeur remplaçant... il n'y a pas à chercher : ce n'est vraiment pas une réussite au concours qui vous rend plus digne ou préparée que la "suppléante mère de trois enfants niveau BAC pro".

Le professeur non-titulaire sait d'emblée que le travail est un privilège qu'il fait en sorte de mériter. 

Le professeur titulaire "concours externe", parfois a du mal à concevoir ce privilège. Pour lui, suite à la réussite au concours, les choses lui sont dues : le poste où et comme il le veut, alors que l'institution placera ses personnels (ou pas) selon les besoins... des élèves.

Pour les élèves, c'est un droit d'avoir un enseignant.

Pour les adultes, c'est un privilège d'avoir un travail.

Voilà ma vision des choses.

(Je compte sur votre intelligence pour vous apercevoir que je ne dénigre pas le collègue titulaire par concours externe, toutefois j'appelle à son bon sens et à la mesure lorsqu'il échange avec ses collègues non-titulaires. Il aura souvent plus à apprendre avec eux que l'envers...)

Je vous aime les contractuels... battez-vous, passez le concours pour vous protéger et protéger vos familles.

Je pensé à vous pendant ces vacances sans affectation...


...des premiers retours sur le blog

Je suis drôlement satisfait de voir que les autres maîtresses et maîtres ont compris le propos du blog, j'ai eu quelques retours et critiques assez sympathiques sur Facebook.

N'hésitez pas à me laisser des messages en commentaires et dans le petit formulaire directement sur le blog, également. 

Au plaisir de voir lire bientôt et de connaître vos propres histoires ❤️

vendredi 14 juillet 2017

Histoire de contractuel : «Entre le mauvais management et la faute professionnelle»

Ce post traitera du management des directeurs d'écoles, recruteurs du 1er degré, face à la situation professionnelle d'un enseignant suppléant (contractuel) qui devrait être affecté sur l'année à un poste vacant.

1. Entretien d'embauche dans l'établissement.
2. La réunion de concertation avec l'équipe.
3. Il ne faut pas rêver : le management du potin.
4. Le deuxième et ultime entretien : ce n'est pas une enseignante mais une business woman.
5. La pire des nouvelles.
6. Et voilà encore du potin pour conclure.


Suite à la fin de mon premier contrat (qui, malgré tout le manque d'objectivité dans les rapports avec CDE et l'équipe enseignante, très renfermée sur elle même et ses méthodes) j'ai été contacté par ma DDEC locale pour assurer un poste à temps complet sur l'année dans une nouvelle école.

Le niveau m'intéressait, je pourrais aller à cette école en transport personnel (scooter 50 cc), le projet éducatif de l'établissement paraissait bien foutu et, s'agissant d'un groupe scolaire avec collège, j'ai été enchanté par les possibilités d'échanges avec mes confrères certifiés et agrégés du collège.

Une fois le feu vert de la DDEC, je me rends à ce nouvel établissement pour, d'abord, être accepté par ma recruteuse : la directrice de cet établissement.

1. Entretien d'embauche dans l'établissement.

Une fois sur place, je suis reçu par quelqu'un de réservé, méthodique, qui me vouvoie et qui me teste énormément... le moindre écart au niveau de la précision des termes techniques et remarqué : je dis "guide" alors que c'est "manuel", je dis "CRPE" alors qu'il s'agit de "CRPE externe privé", j'ai dit "CAPA-SH" alors que maintenant c'est CAPPEI.

Je me suis vite rendu compte que je faisais peur à cette personne. Elle essayait déjà d'imposer un cadre autour de moi, comme quoi je n'ai pas d'expérience, mais elle oui. Je ne sais pas ce que je fais, mais elle oui.

Malgré mon agacement par rapport à ses sottises, j'ai pris sur moi et j'ai fait en sorte de la rassurer et d'essayer de rentrer dans le moule qu'elle cherchait à m'imposer.

"Bon, rentrez bien... je ne vous cache pas, nous sommes contentes d'avoir finalement un garçon parmi nous !" Ah, l'égalité filles-garçons, où es-tu ?...

2. La réunion de concertation avec l'équipe.

Le moment tant attendu de la rencontre avec l'équipe est enfin arrivé : j'avais préparé une prise de notes sur informatique pour poser toutes mes questions. J'ai aussi pris l'initiative d'écrire mes coordonnées sur un tableau de la salle où nous étions pour que, d'emblée, tout le monde puisse me joindre.

J'ai pris connaissance de tous leurs projets ainsi que du fonctionnement de cet établissement : énormément de niveaux ont deux classes. Les enseignant.e.s sont appelé.e.s à travailler en "binôme de niveau".

Suite à la première réunion d'information, je m'entretiens avec ma collègue de niveau. Mon approche est celle du "nouvel outil". Je déballe un discours de "donner ce qu'elle veut que je donne pour me rendre utile" et "qu'elle est la référente de niveau, toute décision dans ce sens lui revient et je la suivrai".

Cette collègue me fait part de ses difficultés avec des activités en autonomie, l'utilisation des TICE et l'informatique en général.

Le bon petit soldat que je suis, je lui ai préparé séquences et séances "ready to use" dans tous ces domaines. Les activités en autonomie, auto-évaluation et guidage pédagogique - pareil. Elle n'aurait rien à faire... tout était prêt, mâché, expliqué et cerné dans les programmes officiels.

Nous nous quittons, elle disait être contente de nos échanges et prête à passer une bonne année avec moi. Je sors rassuré. Finalement je suis tombé sur des collègues avenant.e.s et professionnel.le.s !

Hic de la journée : en allant à l'école j'ai fait une chute très moche en scooter. Depuis trois semaines j'ai la jambe gauche qui me lance... un mauvais présage ?

3. Il ne faut pas rêver : le management du potin.

Etre-temps, la nouvelle chef d'établissement a joint l'ancienne pour lui demander des informations sur moi. Vu que mon ancienne CDE n'est pas quequ'un de particulièrement objectif, j'ai été "fiché" comme quelqu'un "d'enthousiaste, qui aime les projets mais qui part dans tous les sens". Il n'y a pas eu que cela comme échange entre ces deux CDE, j'en reviendrai.

Cette information (qui m'a été rapportée par quelques quatre personnes différentes) servira à expliquer le mél incompréhensible et étrange que j'ai reçu de la nouvelle directrice le lendemain de la réunion de concertation. Il y avait urgence pour que l'on se revoie. L'équipe n'avait pas "compris mes projets". Il y avait une odeur sulfureuse dans cette histoire...

J'étais arrivé à un summum de stress (3 heures de sommeil par nuit depuis la prise de poste dans la première école. Je passais des heures à préparer des progressions, activités, fiches et autres et à réviser les programmes et les inspections-conseil que mes potes m'ont envoyé). En lisant cet e-mail j'ai craqué. On se fout de ma gueule.

J'avais pris ma calculette, je suis allé à pôle emploi et j'ai cherché à savoir si je pouvais être indemnisé AREF pendant l'année de la préparation du concours et du Master MEEF et combien j'allais être payé.

Sans surprises je serai mieux payé en gardant mes allocations qui deviendraient des AREF (l'allocation des stagiaires de la formation... on est payés cela si on fait une reprise d'études, par exemple). N'oublions pas que l'enseignant contractuel dans le privé sous contrat est un cadre payé au SMIC. (Payé au SMIC et traité comme SMICard par la hiérarchie, on le constate...)

Malgré ma décision de laisser tomber le poste et mon problème de jambe (allié à ma toux et mon sommeil), j'accepte d'aller revoir la directrice pour entendre ce qu'elle a à dire.

4. Le deuxième et ultime entretien : on n'aurait pas dit une enseignante mais une business woman.

Le matin de ma venue, j'avais préparé un sac à dos avec tous les livres (manuels et fiches) que j'avais pris pour étudier pendant les vacances, histoire de bien préparer la prise de poste.

J'arrive dans l'heure convenue mais cela n'a pas plu à notre CDE.

"Vous êtes en retard.", elle lance. "Ah bon ? Comment ça ?", j'ai répondu. "Nous nous sommes donnés rendez-vous à 9 heures du matin". Agacé par son besoin perpétuel de s'imposer, je réponds sèchement, "Madame, vous m'avez dit à partir de 9 heures du matin. Étant donné que vous êtes en période administrative, je me suis permis d'imaginer que vous alliez me recevoir entre deux rendez-vous, donc de me faire beaucoup attendre. Je n'estime pas être en retard.". "Mais pourtant c'est ce que je vous ai dit...", elle insiste. "Relisez votre mél, vous seriez étonnée." Elle me regarde avec des gros yeux, elle serre ma main et me dit de m'asseoir. Je le fais.

Je m'amuse à lui laisser la parole pour dire comment l'équipe n'avait pas compris mes projets, comment l'organisation des échanges de service, je n'avais pas compris ça, non plus et qu'au niveau des échanges avec ma collègue de même niveau, tout était resté assez flou.

Sûr de mon coup (je n'avais fait que lire ce que j'avais préparé par écrit pour cette réunion) je lui ai répondu point par point. "Mais ce n'est pas ce qu'on a compris le vendredi". "Bon, si vous n'avez pas compris, ça en est une autre histoire... je ne fais que lire ce que je vous ai dit ce jour-là". Visiblement agacée par mon acharnement, elle ralentit un peu et me laisse la parole.

5. La pire des nouvelles.

Je profite du moment pour lui dire que finalement je ne prendrais plus le poste. Je lui ai tenu le discours financier et de reprise d'études pour appuyer mes propos. "Je suis mieux payé à toucher mes AREF et aller à l'université que de venir ici. J'ai dû être pragmatique. De plus, étant donné que je suis un jeune professeur, je ne suis peut-être pas le meilleur choix pour votre équipe".

Elle réagit outrée : "Je trouve ça scandaleux ! Je ne vous juge pas, mais vous voyez - le gouvernement fait en sorte que les gens n'aient pas envie de travailler, quand j'étais chef d'entreprise, une personne est partie en retraite et j'ai voulu distribuer les heures entre les autres salariés à mi-temps qui ne voulaient pas parce qu'ils étaient mieux payés à mi-temps et p---".

Is this fucking real life? Cette pétasse chère dame vient de me passer un savon et d'insinuer que je suis un "assisté du système" ?

"MADAME, pardon, je suis obligé de vous couper la parole. Pardonnez-moi, mais vous parlez d'une chose qui n'a strictement rien à voir avec moi. Je suis contractuel (je ne dis jamais "suppléant", je ne supporte pas ce terme) depuis 2011 pour l'Éducation nationale en France. Depuis 2005, je travaille. Depuis 2008 j'étudie et je travaille. Ce qui veut dire que depuis 2008 j'ai deux temps complets. Si je décide, une année de ma vie, avec beaucoup de peine et à contrecœur, de ne plus être salarié parce que c'est un DROIT pour lequel j'ai cotisé et qui me permettra de mieux préparer mon concours pour devenir enfin titulaire... je le ferai. Vous avez compris ?"

"...Ah...", visiblement déstabilisée, "...vous avez cotisé, du coup c'est une reprise de formation... c'est bien. Mais il n'empêche, ça ne sert à rien de tergiverser pendant trois heures, il faut appeler la DDEC et le leur dire".

Sa nouvelle stratégie d'attaque pour passer ses nerfs était alors d'appeler la DDEC en haut-parleur pour voir comment j'allais redire tout cela à notre patron. Pas de bol pour cette dame, j'avais déjà préparé un e-mail que je comptais envoyer à la DDEC immédiatement après avoir averti la CDE.

Les explications se font en toute naturalité. Je m'engage à contacter d'autres suppléant.e.s (je l'ai dit au féminin) pour essayer d'aider la DDEC et j'ai hâte de revenir à l'établissement en PES. La DDEC est contente. Tout le monde est content. Je pars !

6. Et voilà encore du potin pour conclure.

Le lendemain j'apprends la vérité des coulisses :

a. Suite à la réunion de concertation, ma collègue de même niveau à la nouvelle école a sauté sur la directrice pour lui demande entretien à huis clos. Lors de cet entretien, la collègue aurait pleuré en disant à la directrice ne pas savoir comment gérer autant de choses avec le nouveau collègue.

b. La nouvelle directrice a appelé l'ancienne pour rapporter cet épisode.

c. L'ancienne directrice a raconté cette histoire à l'ensemble d'équipe de l'ancien établissement.

Nous avons alors : Une collègue qui semblerait avoir peur du gros méchant et qui pleurerait (probablement ça en est une qui n'en branle pas une et qui a eu peur que je la mette en défaut), une ancienne directrice sans aucune notion de respect de la vie privée et du secret professionnel et une nouvelle directrice qui doit revoir sa copie en management et gestion de personnel.

Le garçon ? Eh ben, il est parti. Bonne continuation !

...et bonnes vacances ! Je passe à autre chose ♥

CHARTE DU BLOG

La survie d'un enseignant est compliquée, surtout quand celui-ci est un petit renard contractuel perdu dans des poulaillers divers plein de grands oiseaux anxiogènes, pas très humbles et caractériels !

A. Pourquoi ce blog, alors ?

Ce blog est mon défouloir, mon moyen d'évacuer la pression. J'espère qu'il sera aussi le vôtre.

Vous aurez l'occasion de rire et de vider votre sac au besoin. Je suis là pour vous, même si derrière un écran d'ordinateur.

B. Je vais écrire comment ?

Ce blog n'est pas un moyen pour plaire ou pour apaiser, mais un outil pour critiquer et inviter à la remise en question. La mienne y compris...

1. Symboles et éléments spéciaux :

1.1 Mot rayé :  Je n'ai jamais dit cela. Ces mots sont là pour illustrer de façon ludique un sentiment ou une pensée. C'est pour faire rire. Il n'y a pas d'insulte ou d'attitude sans éthique responsable là-dedans...

1.2 Mot souligné : Ce qui est à prendre en compte.

2. Mise en garde « Devoir de réserve » et législation :

2.1 Ce blog suit au pied de la lettre la consigne sur le « Devoir de réserve, discrétion et secret professionnel dans la fonction publique » demandé aux agents du service public Français.

2.2 Toutes les situations et personnages de ce blog sont fictifs.

2.3 Je veille à ce que la vie et la dignité de tout un chacun soit respectée, même si, dans une démarche de liberté d'expression artistique, je puisse me permettre d'utiliser un langage familier.

2.4 Je respecte inconditionnellement la vie privée et les compétences professionnelles de toute personne, même toutes celles avec qui j'ai des différents de point de vue. J'accorde un droit de réponse à publier sur mon site à n'importe qui souhaitant réagir, même si mes publications évoquent des personnages et situations fictifs.

2.5 Malgré l'utilisation d'un langage provocant, tout est à prendre au second degré, sur le ton de l'humour et non des propos menaçants ou irresponsables (émanant d'une espèce de psychopathe 😃). Je tiens à faire rire, pas à faire peur.

La lecture de ce blog est aucunement obligatoire. Si les propos vous dérangent passez votre chemin...


C. Pas d'accord !

M'écrire en espérant que je change un texte pour vous faire plaisir n'y changera rien, par contre je suis totalement ouvert à la discussion. Je publierai très souvent des avis contraires aux miens. Ça enrichit le dialogue. Nous avons tous besoin de nous remettre en question.

D. Il y a des fautes de frappe ou d'écriture ou des informations erronées !

Envoyez-les moi, sources à l'appui, si possible, et je corrigerai.


E. Propriété intellectuelle, protection des données privées.

1. Suivant les chartes de Google, Facebook et autres réseaux sociaux (que nous avons tous signées en acceptant les conditions générales de ces services) je me réserve le droit inconditionnel de citer des posts et commentaires publics dans des groupes, forums et communautés divers à profil public (visibles sans souscription préalable) sur internet en préservant l'identité des personnes à l'origine de ces derniers.

Si vous avez des doutes à ce propos, pensez à lire les chartes en question ainsi que la réglementation française en vigueur. Ne vous attendez à aucune réaction de ma part à ce propos.

1.1 Pour toute citation de message ou mail privés, une autorisation préalable de mes interlocuteurs sera demandée. Sans cette autorisation explicite et écrite, je ne ferai aucune citation directe à ces échanges.


1.2 Ces citations peuvent prendre la forme d'une citation indirecte simple. Une saisie d'écran avec photo de profil, nom et prénom cachés ou affichés, peut être faire suite à autorisation préalable écrite de l'auteur. Si l'auteur des messages et publications souhaite être cité, je le ferai. Je n'effacerai aucune saisie d'écran ou commentaire publiés de façon anonyme sur mon blog. Je vous renvoie une fois de plus aux chartes Google et Facebook.

1.3 Vous pourrez également citer et parler de mon blog ailleurs, vu que celui-ci est public. (Vide charte Google).

1.4 La propriété intellectuelle de ce blog me revient. Si je retrouve mes écrits dans une publication monétisée (numérique ou papier) ou dans des publications scientifiques / universitaires sans une autorisation écrite de ma part, je vous attaquerai en justice.

F. Vous avez envie d'écrire avec moi ?

Contactez-moi, ça peut se faire =) le renard a beaucoup de potes avec qui il traîne...


G. Vous avez envie que l'on aille faire des vidéos sur YouTube ou autres réseaux, vous venez d'une maison d'édition avec une proposition de travail.

Je ne m'y connais pas du tout dans ces trucs. Envoyez-moi un e-mail et on verra.

H. Vous êtes étudiant-chercheur (licence, BTS, master, doctorat, etc) / journaliste / et vous avez besoin de faire une enquête et vous avez besoin d'interroger du monde pour votre travail ?

La question ne se pose même pas : c'est oui.



Histoire de contractuel : «Pas suffisant»

Ma dernière chronique en quittant le poste à l'école à la fin de l'année scolaire.

Aujourd'hui ça a été la dernière journée de cours avec les enfants. Journée sympathique, des cadeaux, des histoires et des souvenirs avec les enfants et... mon bilan de suppléance.

Depuis le début de ce remplacement que j'ai fait, j'ai eu droit à tout ce que vous avez pu lire, mais depuis la canicule, quelque chose de néfaste s'est déchainé dans cette école, et les femmes-professeur sont rentrées dans un drôle de fonctionnement de "cabale".

Ce qui est compliqué dans ce genre de situation c'est que soit tu fliques, soit tu te fais "défoncer".

"Défoncé", je l'étais déjà : genou défoncé (je vois mon généraliste bientôt pour des radios. Ça me fait toujours mal depuis la chute), une presque pneumonie et la boule au ventre, la peur d'échouer dans cette suppléance, de ne pas être pris à l'université ou de décrocher à nouveau (les dépressifs, vous vous y reconnaîtrez)... tout cela plus les abominables humeurs des femmes-professeur, "reconverties professionnelles du catholique" qui cherchent à maîtriser leur environnement.

Cette dernière journée s'est achevée à huis clos autour de mon bilan de suppléance. Plutôt pas mal. J'avoue que j'ai eu de la chance d'être tombé sur une chef d'établissement très diplomatique et intelligente. Ce qui était moins intelligent, par contre, c'était de m'attaquer sur ma santé.

"Untel est venue travailler avec 41 de fièvre mais elle est venue quand même. Ce n'est pas pour ce genre de choses qu'on ne vient pas travailler et pour les filles ton absence du mardi était insupportable".

J'ai pensé à mes deux chutes de scooter.

Je pense aux semaines où je ne dors pas tellement je tousse.

Je pense aux yeux noirs du ORL rivés sur moi en train de me dire "vous allez vers une pneumonie"....

...et là une brochette de pétasses l'ensemble des collègues enseignantes estime que je ne suis pas suffisamment malade pour rester à la maison un jour pour reprendre des forces APRÈS QUE J'AI FAIT UNE PUTAIN IMPORTANTE FÊTE DE FIN D’ANNÉE EN BOITANT, TOUSSANT et DOPE à MORT FORTEMENT MÉDIQUÉ à CAUSE DE MA FIÈVRE.

J'ai eu un coup de colère comme je n'ai jamais eu dans une situation de travail, (souvenez-vous, je travaille depuis 2005). La situation était trop injuste. J'avais envie de sortir de la salle, tirer toutes les autres profs par les cheveux et les trainer jusqu'à la salle de la direction et leur dire quatre vérités les inviter à une saine et enrichissante discussion à propos des surveillances de récréation que j'ai faites seul, du mépris que j'ai ressenti quand on venait critiquer systématiquement MA FAÇON D'IMPOSER MON CADRE (j'ai la voix qui porte)... enfin. Rien n'est suffisant chez moi - même pas mes maladies.

"Madame", j'ai dit à la directrice "j'accepte toutes vos critiques, sauf celle-ci. Si vos collègues viennent travailler alors qu'elles font 41 de fièvre, c'est leur problème. Si un spécialiste me dit qu'il faut que j'arrête un jour parce que je subis un risque réel, j'arrête" --- "oui"--- elle me coupe "mais tous les médecins disent qu'il faut se reposer".

Ok, en gros, le CRPE et puis les concours internes ou que sais-je pour devenir chef d'établissement dans le 'catholique' vous rendent aussi autorité sanitaire incontestée et incontestable aussi.

J'ai eu envie de parler de consignes de maîtrise de maladies infectieuses (vous vous souvenez de ma bronchite virale ?), de mettre tout le monde en défaut et de répandre réglementation, recours écrits, appeler le syndicat, cracher de la haine, vengeance, feu et sang... mais vous savez quoi ?

J'ai gagné mon pari.

Moi, l'immigré, le 'trop familier', 'l'autre', j'ai réussi à finir une année scolaire dans un milieu de relations professionnelles extrêmement malade. Les enfants en étaient ravis : sur une classe avec une bonne trentaine, j'ai eu quinze cadeaux, des lettres de remerciement et des parents qui voulaient prendre mes coordonnées pour des cours à domicile.

J'ai eu même une proposition d'embauche dans le hors contrat (on en parlera après).

Mission accomplie.

Par la suite, je me suis contenté de dire que je n'accepterais pas ce genre de remarque, et qu'elle n'avait qu'à me donner d'autres moyens plus sûr de communiquer, qu'un groupe WhatsApp qui est devenu un exutoire de cancans et potins à la con assez gênants.

Si je me pose des questions ? Énormément. Tout ce que je croyais à propos de l'enseignement catholique et le type de projet et approche auquel je m'attendais (je viens d'une sorte d'enseignement salésien) a pourri et a été mangé par les asticots.

J'entame une nouvelle année, cette fois-ci avec un temps complet sur l'année que je vais bien défendre face aux consœurs (il n'y a pas d'homme) mais, niveau concours... niveau concours je me demande si ce n'est pas mieux d'être seul salésien dans ma tête et de me lancer où je n'aurai pas à gérer des collègues qui croient que les écoles sont l'extension de leur jardin de grosses bourgeoises ou grosses paumées devenues 'instits' par dépit.

Oui, c'est dur comme critique. Mais il y a des choses qu'on doit le dire... si le niveau des élèves baisse, c'est bien parce que trop d'enfants ne sont "pas assez sages" ou "pas assez élèves" pour ces dames. Renvoyer des élèves d'un établissement pour des problèmes de comportement... j'ai du mal avec ça.

À voir.

Aux gentils et sensibles d'âme : sortez vos griffes, mordez fort. Défendez-vous. N'ayez aucune pitié.

Aux connards égoïstes, sociopathes, prétentieux, incompétents, mal-aimés, et toute autre sorte d'abomination humaine qui se cache dans les rangs de l'éducation nationale : Planquez-vous bien, si je vous croise, je vous défonce la gueule ferai gentiment un rappel à l'ordre, je vous raye vos bagnoles, je sortirai tous vos dossiers sales, je me renseignerai sur vous et je vous claquerai votre moindre faux pas en réunion de concertation à la première occasion pour le fun et rien de plus, tout cela de façon éthique et responsable.

Plus jamais je ne laisserai un inconnu pourrir mon sommeil, ma vie privée ou remettre en question la passion que j'ai pour mon travail et le respect inconditionnel que j'ai pour les enfants et leurs familles. Plus jamais.

Bonnes vacances à vous, mes petits oisillons, je vous aime tous.

Histoires de contractuel : ​ «Personne ne note un cadavre»

Cette histoire personnelle date de la fin de l'année scolaire après la fin du poste et après le premier bilan de suppléance

Depuis la canicule j'ai un problème de voix qui tarde à passer. Je suis allé voir une généraliste (dans un CMS) qui m'a donné quelques joujoux pour me soigner mais sans vraiment vouloir savoir exactement ce que j'avais comme maladie pour tousser autant ou bien d'avoir la voix toute pourrie. Traitement standard, au suivant !

Les cours deviennent de plus en plus difficiles à assurer mais j'ai eu le bol de trouver un créneau chez un ORL (un ultramarin - de plus - pas de problème pour faire comprendre que mon corps est "tropicalisé").

Une fois chez l'ORL qui a bien tout vérifié partout et il a dit : "Monsieur, vous avez une sinusite qui commence à exposer tout votre système respiratoire. Je vous arrête, vous restez à la maison".

Moi, suppléant-bouche trou que je suis, je veux être bien noté par la direction. Je lui ai dit "ah, là par contre, ça risque d'être compliqué. Je suis professeur remplaçant. Je ne peux pas ne pas aller travailler".

(Vous savez comment les ultramarins ont tendance à être cash et pas avoir des pincettes ?)

Le médecin me répond pas la suite : "Soit. Je vous donne votre ordonnance. Si demain tôt vous avez de la fièvre, allez dans votre CMS et faites-vous injecter ça et ça. Je respecte votre conscience professionnelle, mais vous allez vers une pneumonie, vos bronches sont déjà attaquées..."

"Oui", j'ai répondu, "mais je n'arrête de penser à ma note de suppléant..."

"Personne ne note un cadavre, Monsieur". #mouché.

...eh, ben... la fièvre est là. Il vaut mieux être un suppléant mal noté qu'un cadavre, n'est-ce pas ?

Finalement, au moment de la notation, ce que je craignais s'est confirmé. Ma chef d'établissement m'a dit, lors de notre entretien de bilan que "Untel est venue alors qu'elle avait 41 de fièvre", que "tous les médecins nous conseillent systématiquement du repos" et que "ce n'est pas idéal de remplacer un remplaçant". Pour finir, "c'était insupportable pour l'équipe".

Voilà. Ma notation pourrie était là comme je la craignais : avec toutes les remarques à la con qu'une prétentieuse chef d’établissement peut me faire. Leçons de morale et jugements de valeur à la clé. Je me suis défendu comme je le pouvais. Aller contre l'avis d'un spécialiste pour plaire à une bande de névrosées qui n'ont strictement rien à foutre de ma gueule me semblait une idée parfaitement idiote. J'ai fait mon choix et j'ai payé le prix.

Ce remplaçant n'est même pas foutu d'avoir une conscience professionnelle... désolé, il a des poumons !

Dans la DDEC locale je suis devenu motif de potins et cancans... "pas sérieux", "absent au moindre pet de travers"...

Si ce n'est pas du harcèlement en bonne et due forme, ça... je ne sais pas ce que c'est !